HET GOEDE LEVEN IN MAROKKO
Trois heures de vol et vous voilà dans un autre monde. Un monde où des
pétales de rose ornent votre oreiller, où on remplit votre verre d’eau
après chaque gorgée, un monde de charmeurs de serpents et de détente. Et, bonne nouvelle, vous pouvez y aller quand ça vous chante.
TEXTE: HELEEN PEVERELLI
PHOTOGRAPHIES : HAROLD PEREIRA
PHOTOGRAPHIES : HAROLD PEREIRA
Perumal a une idée en tête,
nous faire repartir de la base.Je sors de la douche. De jolies serviettes parsemées de pétales de rose m’attendent, impeccables et moelleuses. Sur la terrasse attenante à la chambre, aussi grande que mon salon à la maison, je découvre des petits verres d’eau préparés sur un plateau.
Je m’installe confortablement dans le divan abondamment garni de coussins marocains, perçois la délicieuse chaleur qui m’enve- loppe, regarde les palmiers qui bruissent doucement et… je me sens triste. Inquiétude, sentiment de culpabilité. Je suis
ici à ne rien faire un jour de semaine, alors que ma famille et mes collègues sont dans le froid. Le texto de ma fille de 8 ans : « Maman, ici il fait un temps de chien, c’est Barbara qui dit ça. Tu me manques », et quelques mails de collègues attisent ce sentiment. Heureusement, ce lieu confortable, un peu en dehors de Marrakech, offre une connexion Wi-Fi parfaite, idéale pour les gens qui doivent se mettre progressivement au rythme marocain.
Et que fait-on quand on se sent mal dans sa peau ?
Du yoga ! Le magnifique shala jouxte la piscine, lumineux, avec vue sur le ciel bleu dont se détache l’éclatante blancheur d’un bougainvillier. Le gazouillis des oiseaux est là pour me rappeler qu’il ne faut pas trop prendre la vie au sérieux.
Perumal, le professeur de yoga qui va nous accompagner cette semaine, est d’origine indienne, mais il a vécu une grande partie de sa jeunesse à Los Angeles. À l’âge de 12 ans déjà, il donnait des cours d’arts martiaux, et cela est perceptible dans sa manière d’enseigner le yoga. N’espérons pas pouvoir nous plonger immé- diatement dans une Salutation au Soleil, Perumal a d’autres inten- tions en ce qui nous concerne. Nous consacrerons cette semaine aux fondamentaux : relâcher nos articulations le premier jour, entraîner nos abdominaux le deuxième, développer la force des
jambes le troisième, nous concentrer sur les épaules le quatrièmeet une combinaison du tout le cinquième. « Car les personnes qui commencent par un entraînement trop important tout de suite déve- loppent des muscles plus forts que leurs tendons, ce qui occasionne des blessures », explique-t-il, soulignant qu’il ne faut jamais, durant une leçon de yoga, faire un mouvement que l’on sent inadapté à son corps. « Et n’allez jamais au-delà de 90 % de votre force. Vous pouvez bien sûr le faire de temps en temps, mais pas à chaque leçon. Sinon, les problèmes sont assurés. » Cela fait du bien de s’entendre dire ça, surtout quand on pratique un style de yoga dynamique, centré sur la performance. Avec Perumal, nous sommes entre de bonnes mains. Les exercices ressemblent parfois beaucoup à un entraînement de g ymnastique, mais heureusement, après chaque position, on peut se plonger dans les délices de la posture du Papillon couché.
Et que fait-on quand on se sent mal dans sa peau ? Du yoga ! Le magnifique shala jouxte la piscine, lumineux, avec vue sur le ciel bleu dont se détache l’éclatante blancheur d’un bougainvillier. Le gazouillis des oiseaux est là pour me rappeler qu’il ne faut pas trop prendre la vie au sérieux.
Perumal, le professeur de yoga qui va nous accompagner cette semaine, est d’origine indienne, mais il a vécu une grande partie de sa jeunesse à Los Angeles. À l’âge de 12 ans déjà, il donnait des cours d’arts martiaux, et cela est perceptible dans sa manière d’enseigner le yoga. N’espérons pas pouvoir nous plonger immé- diatement dans une Salutation au Soleil, Perumal a d’autres inten- tions en ce qui nous concerne. Nous consacrerons cette semaine aux fondamentaux : relâcher nos articulations le premier jour, entraîner nos abdominaux le deuxième, développer la force des jambes le troisième, nous concentrer sur les épaules le quatrièmeet une combinaison du tout le cinquième. « Car les personnes qui commencent par un entraînement trop important tout de suite déve- loppent des muscles plus forts que leurs tendons, ce qui occasionne des blessures », explique-t-il, soulignant qu’il ne faut jamais, durant une leçon de yoga, faire un mouvement que l’on sent inadapté à son corps. « Et n’allez jamais au-delà de 90 % de votre force. Vous pouvez bien sûr le faire de temps en temps, mais pas à chaque leçon. Sinon, les problèmes sont assurés. » Cela fait du bien de s’entendre dire ça, surtout quand on pratique un style de yoga dynamique, centré sur la performance. Avec Perumal, nous sommes entre de bonnes mains. Les exercices ressemblent parfois beaucoup à un entraînement de g ymnastique, mais heureusement, après chaque position, on peut se plonger dans les délices de la posture du Papillon couché.
Couchée
en Savasana, je me demande
déjà quand
je pourrai revenir.
À la recherche du gourou
Dans la pénombre des hauts palmiers, tandis qu’après chaque gorgée un aimable serveur nous ressert de l’eau bien fraîche, Perumal raconte son histoire très particulière. Tout jeune, il suivait l’ensei- gnement d’un maître de kung-fu à Los Angeles. Tandis que d’autres petits garçons jouaient dehors, Perumal s’entraînait, du lundi au samedi. « J’avais un objectif, je voulais devenir professeur. Mon maître me formait. Il ne me complimentait pas, ne gonflait pas mon ego, mais il m’entraînait et me donnait l’occasion de donner des cours. »
Après plusieurs années de cette préparation, Perumal vécut à l’âge de 22 ans une expérience spirituelle. Pas sur une montagne en Inde, mais plus simplement dans un Starbucks, en Californie, son
ordinateur portable sur les genoux. « Un yogi avec de longs cheveux blancs, une barbe et un habit blanc me fixait du regard. Il est venu vers moi et a affirmé : “Tu vas donner des cours de yoga.” Je me suis dit qu’il était fou, je n’avais jamais fait de yoga de ma vie. J’avais toujours pensé que c’était pour les femmes, et que le monde n’avait pas besoin de davantage de professeurs de yoga. » Il a tout de même suivi le yogi, qui s’appelait Babaji. « Nous sommes arrivés à une petite maison délabrée, avec quelques vieillards tout maigres qui ne faisaient que respirer. » Il s’est entraîné trois mois avec eux et il a ainsi appris que le yoga était bien davantage que des étirements et de la souplesse.
Perumal a alors rêvé d’avoir un gourou indien. « Je suis retourné en Inde, chez mes proches, et leur ai demandé : “Je cherche un gourou, pouvez-vous m’aider à le trouver ?” Ils auraient préféré me voir travailler comme ingénieur, mais ma tante m’a emmené voir diffé- rents maîtres. Après chaque visite, elle me demandait, pleine d’espoir, si c’était lui. »
Alors qu’il était sur le point d’abandonner, il a voulu en voir un dernier. « Quand je l’ai vu, j’ai tout de suite su que c’était lui. » Le gourou vivait à côté de l’ashram Sivananda et Perumal est devenu son élève. « Il m’a appris le chemin en huit étapes de Patanjali et c’est en réalité tout ce qu’il faut savoir. Ce n’était pas un style particulier, c’était tout simplement du yoga. »
Perumal est resté là six semaines avant de retourner à Londres.
« J’ai envoyé quelques fax à des écoles de yoga, j’ai assuré le rempla- cement d’un professeur et, après deux semaines, des files de personnes s’allongeaient devant la porte. On m’a donné ma propre classe et, à partir de là, tout s’est enchaîné. [Il rit.] Quand j’ai demandé à Babaji comment il avait su, il m’a répondu en riant : “Je ne sais pas, mais tu peux chercher si tu veux !” »
À la recherche du gourou
Après plusieurs années de cette préparation, Perumal vécut à l’âge de 22 ans une expérience spirituelle. Pas sur une montagne en Inde, mais plus simplement dans un Starbucks, en Californie, son ordinateur portable sur les genoux. « Un yogi avec de longs cheveux blancs, une barbe et un habit blanc me fixait du regard. Il est venu vers moi et a affirmé : “Tu vas donner des cours de yoga.” Je me suis dit qu’il était fou, je n’avais jamais fait de yoga de ma vie. J’avais toujours pensé que c’était pour les femmes, et que le monde n’avait pas besoin de davantage de professeurs de yoga. » Il a tout de même suivi le yogi, qui s’appelait Babaji. « Nous sommes arrivés à une petite maison délabrée, avec quelques vieillards tout maigres qui ne faisaient que respirer. » Il s’est entraîné trois mois avec eux et il a ainsi appris que le yoga était bien davantage que des étirements et de la souplesse.
Perumal a alors rêvé d’avoir un gourou indien. « Je suis retourné en Inde, chez mes proches, et leur ai demandé : “Je cherche un gourou, pouvez-vous m’aider à le trouver ?” Ils auraient préféré me voir travailler comme ingénieur, mais ma tante m’a emmené voir diffé- rents maîtres. Après chaque visite, elle me demandait, pleine d’espoir, si c’était lui. »
Alors qu’il était sur le point d’abandonner, il a voulu en voir un dernier. « Quand je l’ai vu, j’ai tout de suite su que c’était lui. » Le gourou vivait à côté de l’ashram Sivananda et Perumal est devenu son élève. « Il m’a appris le chemin en huit étapes de Patanjali et c’est en réalité tout ce qu’il faut savoir. Ce n’était pas un style particulier, c’était tout simplement du yoga. »
Perumal est resté là six semaines avant de retourner à Londres. « J’ai envoyé quelques fax à des écoles de yoga, j’ai assuré le rempla- cement d’un professeur et, après deux semaines, des files de personnes s’allongeaient devant la porte. On m’a donné ma propre classe et, à partir de là, tout s’est enchaîné. [Il rit.] Quand j’ai demandé à Babaji comment il avait su, il m’a répondu en riant : “Je ne sais pas, mais tu peux chercher si tu veux !” »

Changer ses habitudesQuoi qu’il en soit, nous avons beaucoup à apprendre d’eux. Lentement mais sûrement, la détente marocaine me gagne moi aussi. Grâce au yoga, grâce au beau temps, grâce à une visite au hammam aussi, où une adorable jeune fille me fait un gommage de tout le corps – je n’avais jamais pensé qu’on pouvait également se faire un gommage des aisselles – suivi d’un merveilleux massage. Grâce, enfin, à la gentillesse des gens. Je laisse tranquillement ma porte ouverte, avec mon ordinateur portable et mon portefeuille sur ma table de chevet. Quand je reviens dans ma chambre, je trouve mes vêtements, que j’avais laissés éparpillés, convenable- ment repliés sur mon lit, la carafe d’eau remplie et le soir, une petite lumière allumée à côté de mon lit.
Et cette ville ! De la terrasse d’un toit, nous regardons avec avidité la grand-place, Djemaa el Fna, qui à la tombée du soir se trans- forme en une grande fête avec les charmeurs de serpents, la parade des scooters, les illusionnistes, les nombreux étals, les hommes qui se promènent avec de petits singes malicieux sur l’épaule, les enfants qui courent, les charrettes tirées par des chevaux… Mon cœur bat, mon désir de voyager davantage se réveille. Quel plaisir de s’extirper de temps à autre de sa routine confortable et de la
regarder à distance.
Je reçois des textos d’amis qui sont aux Pays-Bas, pris dans l’engrenage de leur vie surchargée, et pour qui les tracas du quotidien prennent une importance démesurée. Depuis ma terrasse sur le toit avec vue sur la place, je me demande pourquoi nous conti- nuons ainsi. N’est-ce pas étrange ? Nous vivons dans la sécurité, avons toute liberté de remplir notre vie comme nous l’enten- dons, et voilà ce que nous faisons de nos vies, de notre plein gré... Je repense à une conférence à laquelle j’ai assisté récemment, où le neuropsychologue et professeur de méditation américain Rick Hanson expliquait que notre cerveau était ainsi fait. La nature l’exige : la nonchalance face à un tigre nous serait fatale. C’est pourquoi nous sommes programmés pour être continuellement sur nos gardes, à l’affût des tigres, c’est-à-dire les échéances, les rendez-vous à prendre, les factures à payer…
Il est bon d’être conscient, de temps à autre, que ce n’est pas néces- saire, qu’il est possible d’en sortir. La plupart des problèmes, nous les créons nous-mêmes... Et quand on change d’état d’esprit, c’est le cerveau qui change, selon Hanson. Par le yoga, la méditation, le voyage.
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Nuits blanchesBabaji lui avait prédit qu’il parcourrait le monde et tournerait des vidéos. C’est là qu’Ines, sa femme, a fait son entrée dans l’histoire. Quand ils se sont rencontrés, il y a sept ans, Ines était productrice de documentaires et de films publicitaires, ce qui les a incités à créer une chaîne : yogawithperumal.tv. Pour 15 dollars par mois, l’accès aux leçons de Perumal en ligne est illimité.
Ensemble, ils organisent des retraites, comme la Semaine dans le désert, mais le plus fantastique est que l’on peut aller dans leur studio de yoga toute l’année et suivre les leçons de Perumal. Pas besoin d’attendre qu’une retraite soit organisée, c’est ouvert à tout moment. Une fois par jour si on est seul, deux fois s’il y a plusieurs participants. C’est aussi un endroit magnifique pour séjourner en famille. Tandis que vous vous adonnez au yoga, votre conjoint(e) peut se détendre à la piscine, explorer la ville, faire un petit tour en chameau ou suivre des ateliers, par exemple de cuisine ou de jardi- nage. Et tout cela à seulement trois heures de vol de Paris. Tandis que je me détends en Savasana, je me surprends à me demander quand je pourrai revenir. Et si je venais habiter ici quelque temps ? Quand Ines nous emmène en ville, elle nous livre un aperçu de sa vie et je suis profondément impressionnée.Quelle femme ! Sur la terrasse d’un splendide grand café de la nouvelle ville, où l’ambiance coloniale a été reconstituée avec de belles mosaïques, à l’ombre des
palmiers rafraîchissants, elle nous montre rapidement des extraits
de ses films publicitaires. Et moi qui pensais que j’avais du stress, avec mes pauvres mails ! Ce sont des mégaproductions. Comme celle de la marque de montres Omega, pour laquelle elle a rassemblé dans le stade olympique d’Athènes les dix athlètes les plus rapides du monde. « Là, j’ai stressé, oui. Je pouvais initialement utiliser gratuite- ment le stade olympique, mais à mesure que le projet avançait, le tarif est passé à 10 000 dollars, puis à 20 000, 30 000… »
C’est dans cet état de stress qu’elle a rencontré Perumal à Milan, où elle habitait à l’époque. Je n’avais pas dormi depuis quatre jours et je carburais à la margarita. Quand elle a entendu qu’il y avait un bon professeur de yoga indien en ville, elle l’a directement appelé.
C’est elle qui a convaincu Perumal de venir au Maroc: La vie est plus belle ici, dit-elle. Je pouvais
à nouveau dormir en paix la nuit. Les gens sont très zen, très relax. Je ne peux pas m’empêcher de penser : mais regardez donc à gauche et à droite avant de traverser ! »

Yoga Au Maroc
Vous aussi, découvrez la douceur du Maroc pendant les vacances de yoga proposées par Perumal.
Vous aussi, découvrez la douceur du Maroc pendant les vacances de yoga proposées par Perumal.
Prix : Jnane Allia - à partir de 500 € en chambre double pour
3 nuits, comprenant la chambre, les petits déjeuners et dîners,
2 cours de yoga par jour, 1 soin au hammam, la prise en charge à l’aéroport et le retour.
Jnane Tamsna - à partir de 660 € en chambre double pour
3 nuits, comprenant le logement, les petits déjeuners et dîners,
2 cours de yoga, les boissons sans alcool, la prise en charge à l’aéroport et le retour.
Retraites de yoga : Toute l’année pour tous niveaux, à partir de 3 nuits (4 jours).
www.yogawithperumal.tv
Jnane Tamsna - à partir de 660 € en chambre double pour 3 nuits, comprenant le logement, les petits déjeuners et dîners, 2 cours de yoga, les boissons sans alcool, la prise en charge à l’aéroport et le retour. Retraites de yoga : Toute l’année pour tous niveaux, à partir de 3 nuits (4 jours). www.yogawithperumal.tv
Coucher de soleil
Mon cerveau s’est entre-temps tout à fait mis en mode “pas de tigre à l’horizon”. Même quand, le dernier soir, il s’avère que la magni- fique photo de chameaux – moi-même dans la posture parfaite du Chameau, le soleil dans les cheveux et les chameaux regardant bien l’objectif – par une bizarre erreur du système a disparu. Dommage que personne ne puisse voir mon beau Chameau, pensé-je tout en piquant un raisin sec dans le tajine, mais bon ! n’est-ce pas de l’ego, tout ça ? C’était sans compter sur Ines, qui arrive à bout de tout. Comme elle le dit elle-même : comparé à son précédent travail, le reste est un pique-nique. Que fait-elle à 11 heures du soir, tandis que nous sommes attendus le lendemain matin à 6 h 30 à l’aéroport ? Elle commande tout simplement quatre chameaux qui seront amenés au bon endroit avant le lever du soleil. (Car saviez-vous que les chameaux aussi doivent être ramenés le soir à l’écurie ?) Et il en sera ainsi. Le matin, à 5 h 30, un taxi roule dans la nuit noire pour nous amener au bord du désert, où quatre chameaux et leurs guides nous attendent, comme convenu. Sans échauffement, le dos encore raide, je me place rapidement dans la posture du Chameau, puis nous sommes conduits à toute allure à l’aéroport. Tout cela dans la bonne humeur et sans aucun stress. Car tout finit toujours par s’arranger, inch’Allah. Pourquoi s’en faire ? Si seulement je pouvais m’en souvenir. Surtout quand je serai de retour à la maison, avec des échéances et un temps de chien.New Paragraph
Mon cerveau s’est entre-temps tout à fait mis en mode “pas de tigre à l’horizon”. Même quand, le dernier soir, il s’avère que la magni- fique photo de chameaux – moi-même dans la posture parfaite du Chameau, le soleil dans les cheveux et les chameaux regardant bien l’objectif – par une bizarre erreur du système a disparu. Dommage que personne ne puisse voir mon beau Chameau, pensé-je tout en piquant un raisin sec dans le tajine, mais bon ! n’est-ce pas de l’ego, tout ça ? C’était sans compter sur Ines, qui arrive à bout de tout. Comme elle le dit elle-même : comparé à son précédent travail, le reste est un pique-nique. Que fait-elle à 11 heures du soir, tandis que nous sommes attendus le lendemain matin à 6 h 30 à l’aéroport ? Elle commande tout simplement quatre chameaux qui seront amenés au bon endroit avant le lever du soleil. (Car saviez-vous que les chameaux aussi doivent être ramenés le soir à l’écurie ?) Et il en sera ainsi. Le matin, à 5 h 30, un taxi roule dans la nuit noire pour nous amener au bord du désert, où quatre chameaux et leurs guides nous attendent, comme convenu. Sans échauffement, le dos encore raide, je me place rapidement dans la posture du Chameau, puis nous sommes conduits à toute allure à l’aéroport. Tout cela dans la bonne humeur et sans aucun stress. Car tout finit toujours par s’arranger, inch’Allah. Pourquoi s’en faire ? Si seulement je pouvais m’en souvenir. Surtout quand je serai de retour à la maison, avec des échéances et un temps de chien.New Paragraph
Drie uur vliegen en je bent in een andere wereld. Een wereld van rozenblaadjes op je kussen, van glazen water die na elke slok worden bijgevuld, van slangenbezweer-ders en massages. En het beste nieuws: je kunt er elk moment terecht.
tekst: Heleen Peverelli,
beeld: Harold Pereira
Perumal heeft een plan met ons. Niks meteen Zonnegroeten, we gaan werken aan de basisIk stap uit de douche. Kraakheldere rulle handdoeken liggen op me te wachten, met rozenblaadjes erover uitgestrooid. Op mijn privéterras, dat even groot is als mijn huiskamer thuis, staat een dienblad met glaasjes water klaar. Ik nestel me in de zachte bank met Marokkaanse kussens, voel hoe de heerlijke warmte me omarmt, kijk uit over de zacht ruisende palmbomen en… voel me ongelukkig. Onrust, schuldgevoel. Hier zit ik zomaar niks te doen op een doordeweekse dag, terwijl mijn gezin en collega’s thuis in de kou zitten. Een sms’je van mijn achtjarige dochter – ‘mama bij ons is het pisweer dat zegt Barbara ik mis je’ – en wat mailtjes van collega’s wakkeren mijn calvinisme aan. Gelukkig heeft dit comfortabele oord iets buiten Marrakech de perfecte wifi-verbinding, ideaal voor mensen zoals ik die nog in het Marokkaanse ritme moeten komen.
En wat doe je als je niet lekker in je vel zit? Yoga dus. De prachtige yoga shala ligt naast het zwembad, is licht en heeft uitzicht op de blauwe lucht, waartegen de witte bougainville fel afsteekt. Kwetterende vogeltjes herinneren je eraan het leven niet zo zwaar te nemen.
Yogaleraar Perumal, die ons deze week gaat begeleiden, is van Indiase afkomst, maar heeft zijn halve jeugd in Los Angeles gewoond. Al op zijn twaalfde gaf hij les in de martial arts, en die discipline zie je terug in de manier waarop hij yoga geeft. Denk niet dat je meteen de Zonnegroeten in kunt duiken – Perumal heeft een ander plan met ons. We gaan deze week werken aan de basis: de eerste dag de gewrichten losmaken, de tweede dag de buikspieren trainen, de derde dag kracht ontwikkelen in de benen, de vierde dag is er aandacht voor de schouderpartij en de vijfde dag komt alles bij elkaar. ‘Want wat je krijgt bij mensen die beginnen met een zware practice, is dat de spieren sterker worden dan de pezen. En daardoor krijg je blessures.’ Hij benadrukt dat je in een yogales nooit iets moet doen wat niet goed voelt voor jouw lijf. ‘En push jezelf nooit verder dan tot tachtig procent van je kracht. Dat mag natuurlijk wel een keertje, maar nooit elke les. Dan krijg je gegarandeerd problemen.’ Het is goed om je dit te realiseren, zeker wanneer je een prestatiegerichte, dynamische soort yoga beoefent. Bij Perumal zijn we in veilige handen. De oefeningen hebben soms wel iets weg van een gymnastiektraining, maar gelukkig mag je na elke houding zalig wegzinken in de Liggende Vlinder.
Liggend in Savasana bedenk ik wanneer ik hier weer kan komen. Of zelfs een tijdje wonen…Op zoek naar de goeroe In de halfschaduw van de hoge palmen, terwijl na elke slok een vriendelijke bediende koud water bijvult, vertelt Perumal zijn bijzondere verhaal. Al jong was hij in de leer bij een Kungfu-meester in Los Angeles. Terwijl andere jongetjes buitenspeelden, was Perumal van maandag tot zaterdag aan het trainen. ‘Ik had doelen, ik wilde leraar worden. Mijn meester leidde mij op. Hij gaf geen complimenten, pompte mijn ego niet op, maar liet me trainen en gaf me de gelegenheid om les te geven.’ Na deze jarenlange training had Perumal op zijn 22ste een spirituele ervaring. Niet op een berg in India, maar gewoon in een Starbucks in Californië. Met zijn laptop op schoot. ‘Een yogi met lang wit haar, een baard en een wit gewaad aan staarde me aan. Hij kwam naar me toe en zei: “Jij gaat yoga geven.” Ik dacht dat hij gek was, ik had zelfs nog nooit een yogales gevolgd. Vond het altijd meer iets voor vrouwen. Ik dacht ook niet dat de wereld nog een extra yogaleraar nodig had.’ Toch liep hij mee met de yogi, die zich Babaji noemde, en hij kwam terecht in een ‘krottig huisje, met een paar magere oudjes die alleen maar aan het ademen waren.’ Drie maanden oefende hij met ze mee, en daar leerde hij dat yoga meer was dan stretchen en lenig zijn.
Sinds die tijd zag Perumal steeds een Indiase goeroe voor zijn geestesoog. ‘Ik vloog terug naar mijn familie in India met de vraag: “Ik zoek een goeroe, helpen jullie me zoeken?” Ze hadden me liever als ingenieur gezien, maar mijn tante nam me mee naar verschillende meesters. Na elk bezoek vroeg ze hoopvol: “Is dat hem?” Toen ze het al bijna hadden opgegeven, wist zijn neef er nog wel eentje. ‘Toen ik hem zag, wist ik meteen dat hij het was.’ De goeroe leefde naast de Sivananda ashram, en Perumal ging bij hem in opleiding. ‘Hij leerde me het Achtvoudige Pad van Patanjali, en dat is eigenlijk het enige wat je moet weten. Het was niet een bepaalde stijl, het was gewoon yoga.’
Perumal bleef daar zes weken en vloog toen terug naar Londen. ‘Ik stuurde een paar faxen naar yogastudio’s, ik kon invallen voor een leraar en na twee weken stonden er al rijen mensen voor de deur. Ik kreeg een eigen klas, en vanaf daar is het balletje gaan rollen.’ Hij lacht. ‘Toen ik Babaji opbelde met de vraag hoe hij het had geweten, antwoordde die grijnzend: “I don’t know, but can you dig it?”’

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Vier dagen zonder slaapBabaji had hem voorspeld dat hij de hele wereld over zou vliegen en video’s zou gaan maken. En daar komt zijn vrouw Ines het verhaal in. Ines was producer van documentaires en commercials, en toen zij en Perumal elkaar vier jaar geleden ontmoetten, richtten ze een videokanaal voor hem op: yogawithperumal.tv. Voor vijftien dollar per maand krijg je onbeperkt toegang tot zijn online lessen.
Samen organiseren ze retreats, zoals een weekje de woestijn in, maar het geweldige van deze plek is dat je er het hele jaar terecht kunt. Je hoeft niet te wachten tot er een retreat is, maar kunt op elk willekeurig tijdstip komen en krijgt dan yogales van Perumal. Eén keer per dag als je alleen bent, twee keer als er meerdere deelnemers zijn. Het is ook een heerlijke plek om je gezin mee naartoe te nemen; terwijl jij yoga doet, kunnen zij luieren bij het zwembad, de stad verkennen, een ritje op een kameel maken of workshops volgen, bijvoorbeeld in koken of tuinieren. En dat op drie uur vliegafstand. Als ik ontspan in Savasana, betrap ik mezelf erop dat ik lig te bedenken wanneer ik hier weer kan komen. Of hier een tijdje wonen zelfs? Als Ines ons mee op sleeptouw neemt de stad in, krijgen we een inkijkje in haar leven. En ik raak meteen diep onder de indruk.
Kamelenfoto’s mislukt? Ines regelt met plezier op de valreep vier nieuwe kamelenWat een vrouw! Op het terras van een prachtig grand-café in de nieuwe stad, opgetrokken in koloniale sfeer, met mooie tegels en – alweer – verkoelende palmen, laat ze ons terloops wat van haar commercials zien. En ik dacht dat ík stress had, met mijn mailtjes! Megaproducties zijn het. Zoals die van horlogemerk Omega, waarbij ze in het Olympisch stadion van Athene de tien snelste atleten van de wereld verzamelde. ‘Hier kreeg ik stress van, ja. Eerst mocht ik het stadion gratis gebruiken, maar toen het project vorderde, werd het eerst tienduizend dollar, toen twintigduizend, toen dertigduizend…’
In deze staat van stress ontmoette ze Perumal, in Milaan, waar ze toen woonde. ‘Ik had vier dagen niet geslapen, leefde op margarita’s.’ Toen ze hoorde dat er een goede Indiase yogaleraar in de stad was, belde ze hem direct op. De les beviel, ze gingen eens uit eten, en van het een kwam het ander. ‘Ik vond het gênant dat ik viel op een twaalf jaar jongere man, maar ik kon er niet omheen. Mijn zus zei: “Je vindt yoga tegenwoordig wel érg leuk.”’Ze sloot haar kantoor in Milaan, omdat ze in Italië niet meer kon werken vanwege de maffia, belastingen en tegenwerking vanuit de overheid. Ze overtuigde Perumal ervan om naar Marokko te komen: ‘Hij wist niet eens waar het lag.’
Het leven is beter hier, zegt ze. ‘Ik kon ’s nachts weer rustig slapen.’ Hoewel ze ook wel gek wordt van de Marokkaanse mentaliteit, van inshallah en leven in het moment. ‘De mensen zijn heel zen, heel relaxed. Maar na een tijdje gaat dat ook irriteren. Ze hebben geen ambitie, denken niet aan morgen. Kijk nou eens naar links en rechts als je de straat oversteekt!, denk ik dan.’
